J'aurais voulu tisser le temps

à points serrés emmitouflés

sur le bord de l'hiver

pour y broder la trame rose

des aurores lointaines

le rouge intense des coquelicots

sur les frissons d'un champ de blé

J'aurais aimé tressé les fils

esquissant l' insouciance

ravivant la palette

des étés lumineux

J'aurais aimé tisser ton temps

en fibres vives d'élans de vie

effleurant l'accessible bonheur

pour te donner le goût d'aimer

même les pages grises les notes tristes

On se console comme l'on peut

avec des mots avec des larmes

le vol d'un oiseau sur la lande

ou la lumière sous la pluie

oiseaux-et-insectes-c-successio-miro-adagp-paris-2018

photo-the-albertina-museum-vienne-the-batliner-collection.D.R.

Pour l' Herbier Poésies d'Adamante 

Mer et ciel se confondent en une joie sublime pour y mêler leurs songes

Bleu naissance d'un jour 

où la mer se repose

quand le ciel prend la plume

et dessine ses oiseaux

Oiseaux nés du silence

de la légèreté du pinceau sur la toile

du chant libérateur

Tu seras capitaine sur ton frêle bateau

ébauchant le nouveau monde surgi de cette nuit

où nul n'a résisté à l'appel des sirènes

Ce bleu charmeur qui vibre au rythme des marées

ouvre le livre d'images

d'un peuple fantastique

Femmes enfants libellules ou créatures ailées

où va la part du rêve

où s'écrivent les histoires d'un paradis perdu ?

Balaline

5 décembre 2020

A pas perdus sur le chemin sinueux

il faut encore apprendre

à vivre avec

les heures pleines les heures creuses

du temps qui fuit

Sous le masque de la solitude

la nostalgie

a le visage

du grand théâtre de la vie

A pas perdus

savourer tous les minuscules

couleur de ciel de terre de mer 

des champs d'étoiles au soleil couchant

du secret de l' arbre à la magie de la lumière

comme ces paysages défilant

dans l'harmonie d'un jour heureux 

afin de les rendre essentiels

A pas perdus...

Ecoute

écoute

le rendez- vous de l'eau

à l'ardente lumière

Sa soif de vivre

de s'étendre au soleil

de fredonner plus loin

tout près des rives

le chant léger de l'éphémère

Regards mêlés d'un songe

et de la fluidité

en baisers d' aigues vives

elle tisse sous le temps

nos matins éblouis

couleur de liberté

Cet espace de lumière de ma balade quotidienne, en partage 

Mémoire

Tes fils d'argent dévoilent

sous les heures d'aube pâle

nos éclats d'âme  

passeurs d'images de sons et d'émotions

Mémoire arc- en- ciel

en cabrioles de joie

en chemins creux aux parfums d'innocence

de billes colorées et de jeux d'écolier

qui résonnent de rires

Mémoire

des visages entrevus

sous les brumes de l'instant

des mots ensevelis

des gestes en tendresse

de leurs voix si lointaines

Mémoire

long ruban aux lettres entrelacées

de jours d'amour et de baisers

de paroles tapies dans l'arbre aux souvenirs

Alors écrire

pour renouer le fil de la source perdue