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et se vêtir de rose
la couleur de l'aurore
habillant de ses reflets velours
le matin nouveau-né
les pétales d'anémones
le sourire des êtres
les pages amoureuses
le soleil en éveil
Loin des bruits de ce monde
cette mélodie de fleurs
susurre avec bonheur
à l'âme des poètes
les doux chants de la terre
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Henri Rousseau Le rêve 1910
L'été nous a ouvert ses portes, nous avons filé sous le soleil brûlant.
Un jardin luxuriant aux herbes gigantesques, fougères exubérantes, sentes
moussues, cachettes exiguës, le paradis de nos jeudis audacieux
où l'on venait s' aventurer, se faire peur et s' inventer un tout autre univers
Rires et frissons sur fond de toile verte
Notre écran géant au goût de liberté
de bataillons d'insectes, de criquets affamés
de serpents fluorescents et de chats tigrés aux feulements féroces
Ce rendez-vous des heures sauvageonnes où sonnait la rencontre pour une après-
midi de courses et de chasse avec sa panoplie: frondes, fusils de bois, arcs
flèches et rêves à pleines gibecières.
Ah ces instants - bonbons dégoulinant sur nos épaules brunies ! Senteurs d'herbes
foulées, saveurs de mûres écrabouillées, nous nagions dans un bonheur immense,
nous découvrions la terre, ils étaient nos héros. On les adorait nos
copains aux bras et jambes griffés, eux qui nous sacraient reines.
Regards déterminés et courage infaillible
Ils allaient vaincre
nous sauver
nous les princesses du jour
cauchemardant les nuits
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Balaline 8 février 2021
Pour l'Herbier d'Adamante
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une vasque de clarté
pour émerveiller le ciel
en robe de pluie les matins tout gris
en habit d'or pour réveiller la forêt toute entière
Un abreuvoir pour les oiseaux
et pour moi qui passe
les sourires du vieil arbre
qui se mire chaque jour
même dépouillé de ses atours
Au creux de mon arbre
un secret des temps heureux
où tout était simple et beau
comme ces quelques gouttes d'eau
déposées comme une offrande
pour abreuver chaque grain de vie
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Photo Adamante
Naître, grandir, lutter contre l'adversité, les vagues hivernales, les vents
tempétueux, les étés assoiffés, le bras du bûcheron et l'approche des heures.
Petite graine immature
Un jour risquer un oeil
Respirer la lumière
Ouvrir son coeur au monde
Tu seras un chêne mon fils, humble maillon des grands de la chênaie où
vient bramer le cerf, roucouler la palombe, folatrer le chevreuil.
Enroulé le destin
Sur un rameau fragile
Comme un anneau sacré
Être arbre enfin
sous les pluies de joies printanières, sous les pluies de pleurs automnales
Être arbre toujours
compagnon de silence et frère de nos vies
Balaline
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Parce que la vie bat en silence
à petits souffles
quelque chose de diffus semble courir sous sa peau ténue
Peut-être une lumière, peut-être une odeur de sève
l'insaisissable solitude
d'un rameau baigné d'hiver
Parce que la vie sommeille
le temps s' écoule au son de l'eau
comme une mélodie de la mer
le chemin secret des racines
voyageant vers le soleil
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