Délicatement belles

elles raniment le vieux mur

de leur ton suranné

accrochant l'éphémère

aux pierres chancelantes

Quand Mai va nous quitter

elles vont creuser l'absence

la dormance de leur vie 

pour préparer dans l'ombre

un flacon de printemps

J'aime ce ciel d'avant la pluie

qui dit sa peine ou ses colères

Du bleu du gris du triste

au coeur des larmes 

Les genêts d'or à la vie brève 

exaltent la beauté du jour 

Le chemin s'enfuit dans la lande 

le silence vit tout autour 

seules les pensées vagabondes 

accompagnent cet apaisement 

J'aime ce ciel d'avant la pluie

ses ombres émaillées d'éraflures

comme promesses salutaires 

La cloche a sonné 

le petit jour ranime

 les perles de cristal

Les larmes de pluie, les larmes de l'aube

sculptent chaque désir de vie

La mélodie de l'eau glisse sur le matin

elle parle de sa nuit 

 des arbres et des fleurs

de leurs toutes premières fois

du bonheur de leur rencontre

La vie s'éveille au vent léger

je m'en vais saluer la Terre

 approcher l'éphémère

 dans le coeur du vivant

là où s'épanche la lumière

Un soir de mer à l'île 

Instants amoureux

pour pêcheurs de roses

Les vagues s'échappent 

les rochers émergent

le soleil libère

ses derniers regards

Entre les nuages

faire-part en rose

effleurant le sombre

de baisers du soir

ce bouquet de rires

 éclaire la mer

Raconter la vie

l'histoire des hommes

des pêcheurs de roses

des barques qui tanguent

et ferment le jour

Mes deux bras autour 

rester silencieux si près de ce bleu

où flottent les arbres

Un vol d'ailes cendre

effleurent le ciel

de leur couleur tendre

Les fées sont cachées

leur souffle est passé

au bout de mes doigts

On entend la mer

qui  délivre son chant

dans les coquillages 

Quelque temps encore

à chasser les ombres

à remplir l'absence

  de soleil et d'encre