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Un goût de liberté
Henri Rousseau Le rêve 1910
L'été nous a ouvert ses portes, nous avons filé sous le soleil brûlant.
Un jardin luxuriant aux herbes gigantesques, fougères exubérantes, sentes
moussues, cachettes exiguës, le paradis de nos jeudis audacieux
où l'on venait s' aventurer, se faire peur et s' inventer un tout autre univers
Rires et frissons sur fond de toile verte
Notre écran géant au goût de liberté
de bataillons d'insectes, de criquets affamés
de serpents fluorescents et de chats tigrés aux feulements féroces
Ce rendez-vous des heures sauvageonnes où sonnait la rencontre pour une après-
midi de courses et de chasse avec sa panoplie: frondes, fusils de bois, arcs
flèches et rêves à pleines gibecières.
Ah ces instants - bonbons dégoulinant sur nos épaules brunies ! Senteurs d'herbes
foulées, saveurs de mûres écrabouillées, nous nagions dans un bonheur immense,
nous découvrions la terre, ils étaient nos héros. On les adorait nos
copains aux bras et jambes griffés, eux qui nous sacraient reines.
Regards déterminés et courage infaillible
Ils allaient vaincre
nous sauver
nous les princesses du jour
cauchemardant les nuits
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Balaline 8 février 2021
Pour l'Herbier d'Adamante
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Commentaires
Ton récit est plein de vitalité, d'odeurs et de saveurs, tu ouvres tout grand la porte de nos mini-aventures d'enfance, un délice !
Et ton poème l'accompagne bien.
Rousseau adorait le vert et possédait d'innombrables teintes.
BisesBonjour,
tu me remémores là, avec les mots de l'insouciance et du bonheur, plein de moments vécus, tous chargés de ces émotions de jeunesse tellement profondes que leur souvenir n'est pas effacé.
Très réussi, merci pour ce moment.
Une liberté que nos enfants et encore moins nos petits enfants ne goûteront pas. Nos parents n'avaient pas peur. Ni de la circulation routière (moins dense), ni des pervers (on n'en parlait pas), ni des tiques et autres bestioles qui font si peur aujourd'hui. Le monde était à nous, l'imagination sans fin, la nature généreuse. Le museau marmousé de tâche de mûres, de framboises sauvages ou de fraises des bois, nous nous régalions au passage. Et puis les vergers nous accueillaient en toutes saisons.
Je n'ai pas de nostalgie mais j'ai un infini regret que nos petits ne puissent vivre les mêmes rocambolesques aventures en pleine nature.
Bonne journée Balaline
C'était hier, ou presque, le temps d'un été, de vacances cousins-cousines réunis, un temps qui nous appartenait et l'imagination faisait le reste, au milieu d'une nature encore accueillante ! C'était chouette ...
Nous ne savions pas qu'un jour elle pourrait nous manquer et que nous ne retrouverions plus ces plaisirs de l'enfance.
Merci Balaline pour cette magnifique page des souvenirs qui me donne à rêver devant le tableau de Rousseau et à retrouver nos belles années.
Très bonne fin de semaine.
AmitiéLéone
Bonjour Balaline,
Huuuum! Ton histoire me fait remonter le temps. Car tu décris merveilleusement bien des scènes similaires à ce que j'ai vécu avec ma fratrie. Bravo et merci pour m'avoir entrainée dans ce monde plein de couleurs et de joyeuse fantaisie
;)
Oh que oui, tu le sais, Rocamadour fait partie des bons souvenirs de randonnées, c'est si beaux et les causses au dessus m'ont toujours ravis, à cheval c'est si épatant, une grande impression de liberté m'en reste en mémoire...
Profites-en Balaline
10Betty...Dimanche 14 Février 2021 à 10:06Décrit et vécu avec tant de joyeuse nostalgie que j'en garde le sourire
L'imaginer est si simple
Merci Balaline cette Liberté là est à jamais gravée...
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J'apprécie ton récit Balaline, et je me souviens de nos folles aventures partagées avec mes deux frères plus jeunes que moi, mais toujours partant pour accomplir mille bêtises... J'ai rêvé, c'est chouette
marine