L'aube rose
Quelques pas froissent le silence
et le lac se découvre
sur un miroir rose et argent
Le petit jour sommeille encore
l'eau se libère de la nuit
J'écoute la respiration du vivant
le tremblement des herbes
les soupirs des aulnes dénudés
l'envol d'un colvert étonné
Tout est si pur si paisible
d'une suprême beauté
comment peut-on imaginer
que des hommes choisissent la guerre
que des enfants meurent sous les bombes
que la bonté déserte les âmes
qu'une partie de la Terre
reniera cette aube nouvelle ?
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Ce qui est blessé en nous demande asile aux plus petites choses de la terre
et le trouve.
Christian Bobin La présence pure