Tant de fois
" L'arbre est le lien entre les mondes souterrain et céleste. Arbres, éternels efforts
de la terre pour parler au ciel qui l'écoute ."
Rabindranath Tagore
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Tant de fois
cette colonne d'eau vive
à la sève intrépide
a écouté bruire le vent
les murmures sucrés
des herbes mouillées d'aurore
Tant de fois
j'ai enlacé sa force
sur mes larmes enfantines
mes peurs adolescentes
tous les rêves vagabonds
aux lendemains qui dansent
Tant de fois
où détachée de mère
ce fût la course vers lui
les frissons mystérieux
de ce vieux corps rugueux
sur le refrain des maux
Tant de fois
où le temps impatient
a gravé sous sa peau
des myriades de mots
que l'on voudrait offrir
à tous les coeurs vivants
18 avril 2020
Le jour s'est levé
Sur l'image du jardin d' André Van Beek
pour l'Herbier de poésies d'Adamante
Le jour s'est levé sur mon jardin d'étoiles où la vie se repose sur
la fragilité de blanc et de rose. Les nuages caressent cette mer
sereine des pommiers en fleurs .
Sur les ailes de la brise
un méli-mélo de parfums, de sons
Se surprendre à sourire
Dans le pur silence, les pieds nus dans l'herbe, refaire le voyage des bonheurs
d'enfance, la course au soleil, les bouquets de rêve, l'arbre que l'on serre. Se
laisser bercer par toutes ces promesses d'un matin lumière.
La naissance des fleurs
leur coeur mis à nu
Le temps nous échappe
Il y a des jours où le bleu effleure le chat endormi sur la pierre chaude. Un
ronronnement, un souffle léger, un doux bavardage entre deux amis.
S'asseoir au soleil
y humer le vent
nos lettres d'amour
Et dire merci
Balaline 25 mars 2020
Aquarelles en rose
Un printemps en rose pour les érables du jardin
Symphonie du vent, des couleurs de l'aube
leurs cheveux défaits en murmures timides
papillons frivoles dansant sur les branches ...
Une bouffée de rêve inonde le jardin
d'aquarelles en rose, de légèreté
de lumière douce et de chants d'oiseaux
Tout parait vivant, tout parait heureux
et pourtant !
La dentellière
Entre ombre et lumière
" Deux femmes sur le rivage " 1898 gravure sur bois Edward Munch
Pour l' Herbier de poésies d' Adamante
L'ombre s'est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres
des chemins , obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants
d'oiseaux et nos petits bonheurs.
Deux femmes, deux chemins de vie, entre ombre et lumière
L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir.
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure.
L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de
dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein.
Il n'y eut pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux,
le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !
Balaline 18 mars 2020
Le temps qui passe
Silence suspendu à cette fin de jour
à la légèreté de ces eaux confidentes
au balbutiement des premières solitudes.
Les roselières frissonnent
sous la brume du soir
les hommes pensent aux lendemains
d'autres pansent leurs maux
et le lac est miroir.
Dans leurs rêves de demain
un autre espoir,
brillant
comme la lumière de l'aube.