Senteurs de mousse et de feuilles mêlées

le tapis brun dorlote 

 cette source de vie

qui attire le ciel en buvant sa lumière

Se souvient-elle de sa naissance

des premières gouttes jaillissant  

du ventre sombre de la glaise ?

J'entends des pas qui chantent et dansent sur le sentier

les souffles chauds d'ancêtres

après une longue marche 

venus puiser ici cette part de soleil 

qui fait pousser leurs rêves 

les attache à leur terre 

pour puiser le meilleur 

Ces images éphémères 

en ce matin paisible 

ont le goût succulent de la pérennité 

Un écran de ciel 

une part de rêves

voyages en bleu et blanc

dérivant vers le soir

Destins croisés des êtres courant à toutes ailes

vers quelques douceurs promises

Dans leur coeur de vivants 

des balbutiements d'espérance

et le désir profond 

de l'essaimer plus loin

vers des terres inconnues 

une trêve sur leur parcours de vie

Heureux sont les vents qui  soufflent sur les mots et les ramènent sur la page

blanche après une longue absence.

Heureux de saluer l'été sur les sentiers ensoleillés, la grève blonde et le bleu mer

et ciel .

Heureux matin en teintes douces pour éveiller le jour en apaisant les hommes.

Heureux ces clapotis qui chantent et bercent la lumière de l'aube.

D'autres pages viendront, d'autres naissances, d'autres espérances .

Ainsi la mer toujours recommencée, 

tendre ou douloureuse

vagues et larmes mêlées

bleus et encre dilués 

sur d'autres feuillets vierges .

 Le bruit des gouttes s'estompe

sous les soupirs timides

du blé mûri sous de pâles rayons

Des vagues grisées de pluie

courent sous la poussée du vent

Ici tout respire

la plénitude

l'instant parfait

où la nature s'abandonne

s'imprègne de silence

offrant ses tendresses de l'été

Ecouter voir sentir

partager

 la beauté des offrandes

de cette terre pourtant malmenée

comme le discret coquelicot qui ose à peine s'éveiller au soleil 

La vie est là encore

sous ta peau d'aube grise

la vie est là 

puisque saigne ton corps

L'oiseau a déserté tes branches

l'humain a griffé ton espace

ta respiration semble assoupie

Au rendez-vous du coeur chaud de l' été

demeure le mystère

d'où se coule ta force

tandis que le vent doux

ruisselle sur ton ombre

apaisant tes blessures 

Minerve ( Hérault )