Ballet de gris de bleu

sur fond d'écume blanche

les mouettes affamées

se pressent vers le port.

Comme un peuple en marche

poussé par son destin

leurs cris délivrent

dans ce matin d'azur

la chimère de lendemains heureux.

un matin ordinaire

sur un plateau d'argent.

La mer, le vent, la course des nuages

l'odeur de l'air salé

partout la vie scintille

le monde parait neuf

sans folie et sans tâches.

Et pourtant...!

 une harmonie règne encore

bien des années après.

La nostalgie des nuits de transhumance

de l'odeur du troupeau

regards perdus sous les étoiles

quand les clarines jouent

ce chant de grâce

seule voie vers la lumière de l'aube. 

Pourquoi cette image attire -t-elle le regard ?

C'est une silhouette qui monte des profondeurs du lac.

L'ombre  de bras appelant

figés dans le sombre du jour.

Comme un témoignage de sa vie passée

un lambeau de sa peau

tout au bord du sentier...

Quels secrets a-t-il partagé ? quelle douleur ?

Des bruits de joie, des bruits de guerre 

des chants et des silences

la poésie des jours, des nuits

une vie d'arbre

offerte  

Laisser un peu de soi

sur le chemin 

de l'essentiel

Pascal